Lettre de Michel Hazanavicius, président de la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs, à François Hollande, président de la République
Monsieur le Président,
Nous venons d’apprendre avec stupéfaction que le budget consacré à la culture serait à nouveau en baisse et que les préconisations du Ministre du Budget, soumises dans quelques jours à l’arbitrage du Premier Ministre, incluraient une réduction drastique du budget du Centre national de la cinématographie.
Pourquoi devons-nous être en permanence les témoins d’actes qui viennent systématiquement contredire vos engagements ?
Il est très surprenant qu’au lendemain d’une victoire politique du gouvernement sur la Commission Européenne pour le respect de l’exception culturelle, les moyens permettant de mettre en place cette politique utile et ambitieuse soient refusés.
C’est d’autant plus surprenant que ce projet budgétaire s’appuie sur un seul rapport, celui de Monsieur Queyranne, qui témoigne d’une incompréhension flagrante du rôle et du fonctionnement du CNC.
Nous tenons à vous rappeler que le CNC permet de maintenir l’équilibre sans cesse menacé entre la dimension artisanale de la création cinématographique et sa dimension industrielle. Il concourt à la vitalité du cinéma français et du cinéma européen. Il coordonne les efforts de tous les secteurs de l’audiovisuel pour préserver et développer les emplois qui, rappelons-le, sont intimement liés à la capacité de concevoir, de produire, de distribuer, de vendre et de lutter ensemble pour le maintien et l’épanouissement du cinéma.
Le CNC nous est envié par bien des pays qui n’ont pas pu, comme le nôtre, se doter de cet organisme puissamment efficace, essentiellement financé par le fonds de soutien, et dont la qualité redistributive et régulatrice est incontestable. Elle n’est d’ailleurs pas contestée, si ce n’est par les tenants de l’ultralibéralisme.
Ces missions sont toutes génératrices d’emplois. Elles sont le socle historique du cinéma Français, et, concourent aussi à l’épanouissement du cinéma européen.
Si ces redistributions budgétaires étaient opérées, la politique de soutien cinématographique défendue par tous les Présidents de la République successifs, jusqu’à votre prédécesseur, serait profondément remise en cause. Cela fragiliserait considérablement un secteur industriel qui a toujours donné des gages de réussite tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.
Déjà, l’année dernière, un prélèvement de 15O millions d’euros a été fait sur les fonds du CNC. Dans le cadre des efforts demandés à tous face à la « crise », un effort de solidarité important a été consenti par notre secteur vivant et bénéficiaire. Ce prélèvement devait être exceptionnel. C’est sur la foi de cette promesse qu’il a été accepté sans trop de réticences.
Aujourd’hui, prenant appui sur le rapport Queyranne, une ponction supplémentaire de 100 millions d’euros sur le fonds de roulement du CNC serait à nouveau effectuée, remettant en cause votre promesse et engendrant des conséquences immédiates sur l’ensemble de notre secteur :
– à titre d’exemple, elle remettrait complètement en question le plan de numérisation des œuvres, nuisant gravement à la diffusion du patrimoine et donc à la pérennisation de la création et de la production. Vous n’ignorez pas que l’apport du CNC est fondamental pour déclencher les investissements privés des ayants-droits. Bientôt le public se verrait interdire l’accès à des centaines de milliers de films, invisibles pour le plus grand nombre et relégués dans l’oubli ;
– par voie de conséquence, un grand nombre d’emplois générés par cette entreprise seraient menacés, en premier lieu dans les laboratoires cinématographiques qui sont déjà, comme vous le savez, dans une situation extrêmement critique.
Jugeant sans doute cette nouvelle ponction insuffisante, le rapport Queyranne voudrait également plafonner le budget du Centre à son niveau de 2008 !
Cette mesure n’obéit à aucune réflexion politique, si ce n’est à une politique des chiffres qui consiste à vouloir récupérer des fonds par tous les moyens, au risque de détruire un système vertueux et de mettre en péril un secteur artistique ainsi que son économie.
Le rapport préconise par ailleurs la disparition du crédit d’impôt international. Sa rentabilité pour l’Etat et les collectivités a pourtant été démontrée puisqu’un euro de dépense génère pour eux deux euros de recettes fiscales et sociales. C’est une réelle aberration budgétaire et c’est courir le risque de faire partir à l’étranger les personnels qualifiés (notamment dans l’animation) qui sont fort appréciés, et demandés, par les grandes productions étrangères (américaines notamment). Ils constituent un pôle d’attraction et un précieux potentiel sur lequel la création française peut s’appuyer.
Un film français qui se délocalise, ou qui ne peut se réaliser, c’est entre 100 et 200 emplois qualifiés qui se perdent. C’est une PME qui ferme. Pourquoi envisager de détruire cette entreprise centenaire qu’est le cinéma ?
Monsieur Montebourg se glorifie de la création d’emplois par l’installation d’Amazon en France, mais la subvention reçue par la société n’offre que peu de contrepartie. L’exceptionnelle bienveillance fiscale dont elle bénéficie lui permet d’échapper à l’impôt. Pourtant les emplois qu’elle génère sont de nature précaire et sont bien loin de compenser ceux qui ont disparu avec le changement des modes de distribution.
L’action de votre gouvernement devient de moins en moins compréhensible pour notre secteur et cela nous consterne.
Faut-il croire que le gouvernement a décidé de substituer à une politique réfléchie sur le long terme une politique à court terme de soustraction et d’addition, inconsciente des effets redoutables qu’elle pourrait induire aussi bien pour la création, l’innovation et le rayonnement culturel que pour l’industrie du cinéma et pour ceux qu’elle emploie ?
Nous mesurons combien votre mission est complexe dans une France en difficulté, mais nous ne pourrions comprendre que vos choix soient ceux du sacrifice de la culture et du cinéma.
Il y a un peu plus d’un an maintenant, vous rappeliez «l’originalité du financement du cinéma français, et déclariez que le rôle du Centre national du cinéma devait être préservé, garanti, ainsi que ses ressources. ». Ce discours, comme celui de Nantes, nous avait rassurés sur vos convictions et nous vous avons accordé notre entière confiance.
C’est la raison pour laquelle nous adressons directement à vous. Nous comptons sur votre soutien pour que les arbitrages relatifs aux crédits pour la culture et pour l’audiovisuel public (qui vont être opérés dans les prochaines semaines avant les débats sur le prochain projet de loi de finances 2014) soient positifs et n’aillent pas dans le sens d’une destruction de ce que nous avons si difficilement et efficacement construit au cours des années.
Nous aurions beaucoup de mal à comprendre pourquoi, après avoir si brillamment sauvé l’exception culturelle, vous laisseriez détruire notre secteur, sur la foi d’un rapport qui n’a visiblement compris ni nos enjeux, ni notre rôle social. Vous avez sauvé la règle du jeu, ne laissez pas vos coéquipiers vous faire perdre la partie.
Michel Hazanavicius
je soutiens votre action , car c est tout le monde du cinéma français qui risque d etre touché ……………..
J'aimeJ'aime
Je trouve ça déplacé… Le cinéma reste un divertissement pour les riches. Pour une fois que le gouvernement ne prend pas une mesure à la Sarkozy pour son groupe d’amis parisiannos-bobos…
+25% de patrimoine pour les plus riches l’année dernière. Combien pour Monsieur Hazanavicius ?
J'aimeJ'aime
Je ne pense pas que l’on puisse vous suivre quand vous dites que le cinéma est réservé aux riches. C’est l’un des arts les plus populaires, loin devant le théâtre, la danse ou l’opéra.
J'aimeJ'aime
60€ pour aller voir Superman en famille comme mes parents nous l’avaient offerts à leur époque, je trouve ça hors de prix et ne pourrais certainement pas me l’offrir fréquemment. Sans compter les Disney de fin d’année ou les films en 3D.
Oui, le cinéma est un luxe et je ne pense pas me tromper en disant que ce n’est pas prêt de s’inverser. Notez que les plaintes bourgeoises de Monsieur Hazanavicius ne concernent pas le prix des places, mais la diffusion de ses oeuvres… Peut être ne gagne t-il pas assez d’argent grâce aux moyens mis en place par le CNC (grâce à nos impôts!) ?
Quant aux autres arts… je n’ai pas dit que mon commentaire était exclusif au cinéma. Le fait que d’autres soient encore plus élitistes ne rend pas le cinéma plus accessible à la France d’en bas !
J'aimeJ'aime
Monsieur JM, savez vous combien de personnes techniciens, ouvriers et réalisateurs vivent de cette industrie et dans quelles conditions? Il n’y a pas que des riches et des nantis dans ces professions
Le CNC ne vit pas sur vos impôts mais sur le fond de soutien et la TSA (taxe spéciale additionnelle) qui est générée par les entrées et donc par le public.
Les métiers du spectacle génèrent de la richesse, des emplois directs et indirects, renseignez vous un peu. Voyez ce qu’a donné l’annulation du festival d’Avignon en 2003…
J'aimeJ'aime
Il faut vraiment avoir des œillères pour croire que le cinéma se limite au festival de Cannes… il y a d’innombrables métiers qui en sont dépendants, et le CNC est l’une des rares institutions qui permet de soutenir non pas uniquement les grosses productions mais aussi les petites, qu’il s’agisse de projets de faible envergure ou des premiers pas de jeunes nouveaux venus. L’un des rares défenseurs de la création et de la créativité.
Et puis faut arrêter de croire qu’un film se limite à fournir des millions à un réalisateur et quelques acteurs. C’est tout un tas de métiers plus ou moins à l’ombre des grands noms qui vivent derrière, et un champ d’action qui touche énormément de personnes…
Regardez la lune, pas le doigt!
J'aimeJ'aime
Quand on ne comprend pas les problématiques, il vaut mieux se taire. Si le cinéma est un divertissement pour les riches, dans ce cas on a qu’à dire que la culture ne sert à rien et tout jeter à la poubelle. Vous savez ce que c’est qu’une société sans culture ?! C’est une société sans âme. L’âme n’est pas quantifiable et n’a pas de prix. Elle donne juste un sens aux choses. Et c’est ce que l’art apporte à une société. Et pas qu’aux riches. Et quand vous dites que le gouvernement pour une fois ne prend pas de décision pour les « parisiannos-bobos », sachez que la seule motivation qui pousse le ministère de la culture à entreprendre l’assassinat du cinéma indépendant français, c’est de s’acoquiner avec les « riches » majors qui ont tout avantage à ce que les petits films ne leur volent pas des parts de marché.
J'aimeJ'aime
Très bien dit
J'aimeJ'aime
Le cinéma un loisir bourgeois ? allez donc au théâtre ou voir un concert (y compris de groupes populaires) à 6 et voyons combien vous dépensez. Le prix de six livres ? six entrées au musée ?… la culture de nos jours n’est pas donnée mais la création ne doit pas mourir pour autant. On parle d’un cinéma un peu ambitieux, Superman n’est pas le genre de film aidé par le CNC en tous cas, exemple mal choisi (et le prix des place n’est pas fixé par le CNC non plus… mais par les exploitants de salle qui comme leur nom l’indique…nous exploitent 😉
J'aimeJ'aime
Le cinéma a longtemps été un divertissement pour les pauvres, il a même longtemps été dénigré par les riches…(les temps change).
C’est quoi un divertissement pour pauvre (ou classe moyenne) alors ? jouer avec des cailloux ?
J'aimeJ'aime
Un divertissement pour les riches???? Quelle ineptie! Allez vous rendre compte, allez au cinéma. Le cinéma est populaire et c’est une cuture indispensable justement à ce titre. Tant de choses peuvent passer par un film….
J'aimeJ'aime
« Nous aurions beaucoup de mal à comprendre pourquoi, après avoir si brillamment sauvé l’exception culturelle, vous laisseriez détruire notre secteur » on croit rêver… ça me rappelle la très charmante Julie Delpy qui s’en prenait à un cadre du FN en lui disant que la sortie de l’UE et de l’euro était une idée débile, irréaliste et limite fasciste. C’est marrant ces artistes qui se disent citoyens du monde, tous très pro-européens mais qui n’hésitent pas à parler d' »exception nationale » pour protéger leur business…
J'aimeJ'aime
Vous comme JM n’avez visiblement rien compris au cinéma français.
Déjà d’une, quel rapport entre le FN et le cinéma ? C’est de la répartie mal placée.
Deuxio : vous savez quoi de l’exception culturelle française ? Au vu de votre critique, je dirais « Rien. »
Le business industriel français concerne en effet une élite peu nombreuse qui gagne beaucoup d’argent mais ce que vous n’avez pas compris dans cet article c’est que le danger ne vient pas de ça. Il vient d’un prélèvement sur le budget du CNC pour aider à financer la « crise » (rappelons que le CNC est financé par les salles de cinéma et le travail fourni par des artistes et non vos impots) et qui se trouve être un danger pour la culture cinématographique française..
Or, ceci serait un danger non pas pour les industriels et les businessmen comme vous vous plaisez à nommer les cinéastes en général alors qu’il s’agit d’une élite, mais bien les petits indépendants, la face cachée du cinéma français (bien plus nombreuse et forte que vous ne le pensez) que nous tentons désespérément de sauver depuis presque 50 ans envers et contre tout.
Alors arrêtez avec votre leçon de morale douteuse.
J’ai souvent une devise : « Quand on ne sait rien, on se tait. »
Allez vérifier vos sources avant de parler.
Je trouve cette lettre poignante et terrible de vérité.
J'aimeJ'aime
Ce qu’il faut pas lire comme absurdités. Certes il y a une partie de cette lettre qui correspond à une défense corporatiste (on défend ce dont on fait partie) mais ne voir que cela et oublier qu’il s’agit surtout de la défense majeure d’un art (plutôt populaire) et d’un système unique au monde permettant une diversité de création bien plus large (au bénéfice de tous), je me dis encore une fois que certaines mentalités en france ont de vrais soucis dans les connections synaptiques.
J'aimeJ'aime
Le problème c’est qu’à l’instar de la société, les richesses dans l’industrie du cinéma français ne sont pas équitablement redistribuées. Que Michel Hazanavicius baisse son salaire de réalisateur, de producteur et ses droits d’auteur et qu’il paye avec la différence ses techniciens. Qu’on dise merde aux acteurs qui réclament des salaires indécents pour jouer dans des films subventionnés mettant en péril la production. Bref qu’ils règlent leurs problèmes de riches entre eux et qu’ils partagent avec ceux qui dans cette industrie sont les plus précaires financièrement mais dont l’apport n’est pas moindre à la création et qu’on ne demande pas aux contribuables de faire plus qu’ils ne le font déjà, il y a d’autres priorités, sortez la tête de votre milieu et mettez la main là où est votre parole.
J'aimeJ'aime
JM, vous vous êtes trahi, vous apportez vous-même la preuve au travers de vos commentaires que vous êtes complètement à côté de la plaque, et que vous n’avez absolument aucune conscience des vrais enjeux qui se jouent.
1er point : Le CNC n’a RIEN à voir avec les impôts. Comment se finance le CNC ? Sur chaque place de cinéma que vous achetez (et que le film soit français américain, chinois, russe, ect…), il y a une taxe. Environ 19% du prix de votre billet va dans les caisses du CNC. Plus de gens vont au cinéma, plus le CNC touche d’argent, moins de gens vont au cinéma, moins d’argent arrivera dans ses caisses. Pour résumer le CNC a tout intérêt à ce que les gens se déplacent en salle, il est donc stupide et imbécile de prétendre que le CNC renforce une quelconque élite.
(Le CNC prélève également une taxe sur les éditions vidéos, et le porno.)
2ème point : Vous vous plaignez du prix des places en salles. Certes, je les trouve moi-même assez élevé à Paris, en raisons de la conjoncture économique actuelle. Mais le prix des places n’a encore une fois RIEN à voir avec le CNC. Le prix des places sont fixé par les exploitants, c’est-à-dire les salles de cinéma elle-même. (UGC, PAthé, Gaumont, Mk2, ect…), sinon comment expliquer qu’une petite salle de province peut proposer un tarif de place à 5€ quand une place plein tarif à Paris avoisine parfois les 15€ ? C’est la loi de l’offre et de la demande, c’est un business complètement étranger aux missions du CNC qui n’a aucun pouvoir sur cette partie.
(J’invite d’ailleurs les exploitants à se défendre ou justifier le prix des places.)
Merci.
J'aimeJ'aime
pour JM : renseignez vous. Que ce soit au cinéma, au théâtre, en concert, musée etc… il existe de multiples façons d’accéder à des œuvres pour peu cher. Énormément d’efforts (sans impôts !) ont été fait par les collectivités, l’état etc… pour que justement des prix spécifiques (parfois en fonction des quotients familiaux) soient mis en place. Vous mélangez tout. Superman n’a bénéficié d’aucune aide française pour exister, mais en achetant un billet pour ce film vous avez permis à la culture européenne d’exister. Pour info la taxe sur les billets de cinéma est de 10,72%, c’es la taxe spéciale additionnelle qui est prélevée en plus de la TVA. Le prix du billet de cinéma est fixé par chaque salle (un peu plus de 6 euros pour la moyenne nationale). La justification en est simple : qu’une salle de cinéma fasse suffisamment d’entrées pour vivre. le tarif plein des multiplexes est une stratégie pour vous faire consommer des cartes illimitées, ou vous orienter vers les cartes de fidélités et les actions marketing dans la grande distribution (vérifier aux caisses de la fnac, auchan et consorts, il y a toujours des places réduites pour le cinéma de grande enseigne le plus proche). maintenant sortez des sentiers battu et aller voir du côté des cinémas indépendants, la place y est moins cher et la diversité culturelle beaucoup mieux défendue. et cela n’est en rien un cinéma d’élite.
J'aimeJ'aime
l’état prend là ou l’on ne manque pas d’argent, les recettes pour 2012 étaient estimées à 721 M€ (estimation cour de compte) dont 558M€ de TST (taxe sur les opérateurs télécom que seul le CNC récupère). Chaque année le CNC arrive a faire plus de 100M€ en placement financier et à un trésor de guerre d’au moins 400M€.
Le CNC resterai à flot même avec 200M€ en moins, cela s’appelle l’effort collectif, mais bon Mr Hazanavicius n’est pas vraiment du même avis.
cf : http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Gestion-et-financement-du-Centre-national-du-cinema-et-de-l-image-animee-CNC
J'aimeJ'aime
avec les records d’entrées depuis ces 3 dernières années, et la très bonne gestion d’Eric Garandeau, vous avez tout à fait raison.
J'aimeJ'aime
Petite coquille, 558M€ de TST( dont 273M€ en TST distributeur, taxe sur les opérateurs télécom que seul le CNC récupère).
J'aimeJ'aime
Plutôt que de taxer le cinéma, Il serait plus judicieux d’augmenter la taxe TV ( et d’inscrire en gros : Regarder la TV tue !) ça inciterait le public à aller au cinéma et permettrait peut-être/sans doute de réduire le prix des places… ainsi tout le monde pourrait profiter de cet art vivant, publique et nécessaire ..
J'aimeJ'aime
Je suis moi aussi outrée par les réactions de certaines personnes qui pensent que le cinéma est payé grâce à leurs impôts. Vraiment, ils se moquent du monde. Dans le cinéma, il y a des réalisateurs (petits et grands), même des « bénévoles » qui travaillent gratuitement pour faire connaître leurs oeuvres et qui continuent d’aimer leur métier.. Un métier qui est dur, précaire pour certains, alors si aujourd’hui, on retire les aides ou on baisse les aides du CNC, c’est encore une fois des chômeurs en plus, car les films coûteront effectivement moins cher à tourner à l’étranger et ce seront les équipes locales qui profiteront du travail des français (et oui la délocalisation du cinéma va exister).. Et puis, pour le financement du CNC, ce sont effectivement la rétribution d’une partie des places, une partie de la VOD, mais ces personnes préfèrent pirater sur des sites illégaux car ils ne comprennent rient à la problématique du cinéma.
JM, ils ne sont pas tous riches dans le cinéma loin s’en faut, mais il y a des personnes animées d’une passion pour leur métier, prêtes à faire sacrifice de leur temps, de leur vie et même d’un salaire parfois pour continuer à vous faire « rêver » derrière votre écran, que vous soyez dans une salle ou dans votre salon.
Alors, avant de faire des généralités et de parler des salaires des réalisateurs, essayer une fois d’assister à un tournage de film, essayer d’en financer un, de le mettre en place ou de vous intéresser un temps soit peu, au merveilleux cinéma français, avant de croire que c’est pour leur salaire que pleurent les réalisateurs. Ils pleurent car ils savent que les équipes avec lesquelles ils avaient l’habitude de tourner, vont devoir être remplacées par d’autres et loin de nos frontières.
J'aimeJ'aime
merci louloute pour ce commentaire qui remet la vérité en place. Je suis un jeune cinéaste, qui rêve un jour d’être réalisateur et qui le ferait avec un immense plaisir même pour le SMIC. Au jour d’aujourd’hui, je n’ai pu réaliser que 2 films (très court métrage) et non seulement il ne m’ont pas rapporté un euro mais m’en ont fais perdre car sans production je dois tout payer moi même. Je ne suis que régisseur cinéma, et je ne parviens même pas a faire suffisamment d’heure pour avoir le statut d’intermittent, quand je ne travail pas, c’est donc bonjour le RSA. Je m’accommode de cette vie plus que précaire parce que je suis passionné et que pour aucune galère au monde je ne veux changer mes objectifs. Un certain nombre d’amis sont dans la même situation, certains pire, d’autre s’en sorte mieux et aucun ne gagne vraiment bien sa vie ! Entendre les paroles de JM, qui surement représente un avis général de la moyenne française est un vrai coup de poignard. Entre ceux qui pensent comme JM et les autres qui nous voient comme des fainéants (comme si j’aimerai pas bosser plus !! ), ça devient dur… Je préfère mes fins de mois plus que difficile à ces commentaires stupides.
J'aimeJ'aime
S’il vous plaît, il est absolument et impérieusement nécessaire, pour tous , pour eux en priorité , et ,pour nous, spectateurs , de donner à nos jeunes créateurs les moyens de nous offrir beaucoup mieux que ce que nous impose ( et nous fait fuir ) la grosse production américaine . Car ils ont du talent ! Qu’on se le dise ….!!
J'aimeJ'aime
et le truandage dans l’audiovisuel ? Vous n’en parlez pas ? 🙂
J'aimeJ'aime
he! bien, je suis pas prêt de tourner un de mes films, en réduisant le CNC, c’est tous le cinéma indépendant qui se casse la gueule, Et a cause de sa, je craint que des films comme « Ne le dit a personne », « je vous aime », ou tout autre films d’auteur, ne soit plus jamais réaliser.
Maintenant, si la seule volonté du gouvernement c’est de voir des long métrages, Americain, alors ils ont raisons de couper dans le budget du CNC, mais qu’ils n’oublies pas que si la France a obtenu des prix tel un oscar au USA c’est grâce a « The Artist » qui est un film d’auteur, qui n’aurait jamais pus se tourner sans le CNC.
J'aimeJ'aime
« Ne le dis a personne », un film d’auteur ?
Vous êtes drôle…
J'aimeJ'aime
Reblogged this on uberslan's Blog and commented:
« Le coq est le seul animal qui continue à chanter les pieds dans le fumier! »
-> Et dire qu’ils s’avisent de lui casser l’avoine….
J'aimeJ'aime
Bonjour,
Je me présente, je suis un jeune producteur qui a fondé sa maison de production il y a quelques mois.
Comme vous tous je suis consterné par le projet du gouvernement de réduire les moyens du Centre national de la cinématographie et de l’image animée. Je suis touché par la lettre de Michel Hazanavicius et par vos réactions, qui en majorité, défendent nos métiers et notre art. Mais si j’ai décidé d’écrire ce long commentaire, c’est parce que la réalité est bien plus sombre que cela, les problèmes qui gangrènent le Cinéma français sont bien plus graves que ce que vous pensez. La réduction du budget du CNC aurait pu être plus grave si le CNC remplissait réellement sa mission, or cette réduction budgétaire ne va pas affecter le cinéma français comme certains pour la simple et bonne raison que le CNC ne finance pas réellement les films français (je vois vos yeux s’écarquiller) : Le CNC finance la Télévision.
Je vais expliquer plus clairement mon propos en prenant trois exemples concret : le financement d’un court-métrage, d’un documentaire (deux choses sur lesquelles ma société travaille actuellement ) et le financement d’un long-métrage.
Alors pour le court-métrage. En théorie, c’est assez simple : un auteur réalisateur aidé ou non par une société de production dépose une demande d’aide au CNC qui organise différentes sessions par an pour décider si oui ou non ils vont aider le court-métrage à se faire. Et c’est là le problème, même si ces différentes sessions sont composées de « gens du métiers », de quel droit décident ils d’accorder une aide ou non à un film? Le CNC a été crée pour aider tous les films, c’est ça qu’on appelle l’exception culturelle française enfin ! De plus, contrairement à ce qui est dit, un auteur réalisateur peut certes déposer une demande d’aide seul, sans l’appui d’une société de production, mais il a alors 99% de chances de voir son projet refusé. Et ceux qui ont derrière eux une société de production? Eh bien il faut que des membres de la dite société connaissent des membres du jury (véridique) pour disons….faire avancer leur dossier favorablement….. C’est ça, l’exception culturelle française?!
Ensuite, le documentaire, pour celui-çi c’est encore plus simple et radical, vous voulez une aide du CNC pour faire votre documentaire? Est-ce que votre documentaire a été acheté en amont par une chaine de télévision, non? Eh bien vous n’aurez pas notre aide….Attendez, ça veut dire quoi? Ça veut dire que pour faire un documentaire, je dois rentrer dans les petits souliers bien propres et cadrés d’une chaine de télévision, qui va imposer ses règles et sa vision. Alors, l’auteur dans tout ça? Et bien l’auteur il prend son chèque il fait son film et il courbe l’échine bien comme il faut sinon pas de film ! Avant d’être producteur, j’étais monteur dans une société de production spécialisée dans le documentaire. Vous connaissez tous le droit moral qui protège le réalisateur? La loi stipule que personne n’a le droit de modifier le montage décidé par le réalisateur parce que c’est une atteinte à l’intégrité de son oeuvre. Est-ce que les chaine de télévision respectent le droit moral ? NON !!!! Quand une chaine achète votre documentaire en amont (c’est à dire le projet) le CNC vous donne une aide et après le film se fait. Et au moment du montage (la où j’intervenais) je montais avec le réalisateur, tout se passait bien jusqu’au moment où un représentant de la chaine vient nous rendre visite pour voir le film et « proposer » des modifications. Je dis proposer bien sur pour rester poli. Parce que si vous refusez ces modifications, la chaine ne voudra pas du film et vous demandera de la rembourser, c’est stipulé dans les contrat signés avec les chaines, elles peuvent le refuser et donc ainsi mettre au tapis votre société de production sauf si vous courbez l’échine et que vous mettez de côté votre vision artistique….Bravo l’exception culturelle française, j’applaudis des deux mains !!!!!!
Ensuite le final le long métrage, alors là..autant vous dire tout de suite que c’est un monde composé de beaucoup de plancton et de gros requins……Pareil que pour le documentaire, pas de chaine de télé derrière vous, pas d’aide de financement, encore une fois de quel droit devons nous accepter les volontés stupides d’une chaine de télévision pour faire nos oeuvres? Les télés sont obligées par loi d’investir dans le cinéma français, mais vous pensez bien qu’ils ne vont pas investir dans le film d’un jeune qui fait son premier long métrage et qui de surcroit a des acteurs encore moins connus que lui. Aucune chaine de télé ne voudras l’aider et donc le CNC le sauveur du cinéma ne l’aidera pas non plus, parce qu’il faut absolument une chaine !!! C’est honteux !!!! C’est la télévision qui est responsable de la lente mort du cinéma français, les chaines ne vont investir que sur des films de réalisateur connus et ensuite ils vont imposer leur choix, ils vont imposer les acteurs qu’ils veulent et c’est pour ça que nos acteurs ont des salaires aussi mirobolants tandis que les scénaristes sont payés comme des chiens. Et pareil, les scénaristes sont protégés par un droit moral, hop pour des raisons financières le respect de ce droit français qui nous différencie profondément des américains, est jeté à la poubelle. On modifie le script au bon vouloir des chaines de télé pour rentrer une nouvelle fois dans leur petits souliers, n’oublions pas qu’une fois le film fini et exploité, elles seront prioritaire à sa diffusion à la télé…et donc le film doit rentrer dans leur case marketing….
Ensuite, il y a autre chose de plus grave encore qui différencie le cinéma américain et le cinéma français et la c’est en faveur des américains : Aux US, il y a une loi qui s’appelle la loi « Anti-Trust », concrètement, c’est une loi anti monopole, pour le cinéma cette loi stipule qu’une société de production ne peut pas être le producteur, le distributeur et l’exploitant. Aucune société aux US ne dispose des trois casquettes parce qu’elles n’ont pas le droit. Généralement, elles sont productrices/ distributrices. Et elles ne peuvent être exploitantes.
En France, cette loi n’existe pas. Et c’est grave, très grave car c’est ça qui tue l’indépendance de notre cinéma. A quoi bon faire un film si c’est pour qu’il soit « mort-né »? A quoi bon le faire alors qu’il va rester 1 semaine en salle et être jeté à poubelle comme un vieux torchon? En plus , son exploitation si courte va porter préjudice au producteur, qui n’ayant rentabilisé son film va faire face à de grave difficultés financières qui vont le conduire à sa perte. Et pourquoi le film de ce producteur ne reste qu’une semaine dans les salle de Gaumont ou de Pathé? Mais parce que, je vous le donne en mille, Gaumont et Pathé produisent, distribuent et exploitent des films, LEURS FILMS et les mettent en avant, comme par exemple le film avec Dany Boon et Benoit Poelvoorde « Rien à déclaré » . Le film a été produit par Pathé, distribué par Pathé et exploité en grande majorité dans les salles de Pathé au détriment de la diversité culturelle française et évidemment ils ont laissé le film aussi longtemps que nécessaire pour le rentabiliser, ce qui a été long au vu des notes spectateurs désastreuses qu’il a obtenu. Mais ils l’ont gardé parce que c’est LEUR film que VOUS regardez dans LEURS SALLES. C’est honteux, cette situation ne serait jamais arrivée aux US parce que c’est interdit par loi !
Est-ce que les américains sont mieux pour autant? Non plus, ils n’ont plus produit d’oeuvres originales (au sens juridique pas artistique) depuis maintenant 4 ans ! Tous les films sortis des studios hollywoodiens sont soit des adaptations de livre soit des suite de film déjà fait !! Plus aucune oeuvres originales, c’est a dire inventées de toute pièce par un scénariste ! Et les américains ne sont pas protégés par le droit moral mais en même temps vu comment les chaines de télévision le respectent en France…..
Bref, voilà la réalité du cinéma français tel qu’il est actuellement, si demain le budget du CNC est réduit, ça ne changera pas grand chose parce que le CNC au fond ne finance pas réelement le cinéma Français, il finance le cinéma des gens établis en qui les chaines de télévision ont confiance. Donc Innovation Z-E-R-O.
Pour que les choses changent ils faut pouvoir distribuer des aides sans qu’une société de production soit obligée de faire appel à une chaine de télévision. Les chaines sont obligées de mettre une partie de leur chiffre d’affaires dans le cinéma, qu’elles le donnent directement au CNC et que celui-ci fasse réellement son métier, c’est à dire le redistribuer aux sociétés de productions qui elles ne vont pas violer le droit moral des réalisateurs, il faut que les chaines de télévision arrêtent d’avoir leur mot à dire sur nos créations, qu’elles arrêtent de nous imposer leur choix, il en va de notre survie artistique ! Il ne faut plus voir le nom des chaines de télé au générique de nos films !!! Elles doivent payer une taxe pas imposer leur choix artistique et nuire à notre indépendance !!!
Deuxièmement, il faut séparer les métiers de production, de distribution et d’exploitation comme aux US pour éviter d’avoir des trusts comme Gaumont et Pathé qui privilégient LEURS FILMS AU DETRIMENT DES FILMS INDEPENDANTS.
Troisièmement et pas des moindres, il faut obliger les exploitants par la loi à garder des films en salle selon un barème proportionnel à leur budget, UN FILM QUI RESTE UNE SEMAINE EN SALLE EST UN FILM MORT. Alors oui, il y a de plus en plus de films qui sortent chaque semaine et c’est la raison pour laquelle ils ne restent pas longtemps, il me semble qu’à la radio il y a des quotas pour les artistes français ? Qu’on fasse la même chose pour les films français !!!!
Quatrièmement , aux US encore une fois, les scénaristes ne peuvent pas être payé en dessous de 8% du budget du film, en france un scénariste peut être payé trois cacahuètes.. IL FAUT IMPOSER PAR LA LOI UN SALAIRE MINIMUM PROPORTIONNEL AU BUDGET REEL ET DEFINITIF DU FILM D’AU MOINS 8% COMME AUX US.
Voilà, j’espère vous avoir éclairé sur la réalité de notre métier. Un métier composé de gens passionnés mais qu’un système basé sur le mensonge contribue à tuer dans l’oeuf leur vision..
J'aimeJ'aime
Ca méritait d’être écrit !
J'aimeJ'aime
Merci pour ce commentaire Olivier D. je comprends mieux pourquoi je supporte de moins en moins le cinéma français.
J'aimeJ'aime
AVERTISSEMENT AUX CINEASTES
ATTENTION CNC = DANGER DE MORT
Un texte manifeste de la Liste Noire.
Quelle est la réalité idéologique du système de financement de la production du cinéma en France dans son ensemble, et notamment celle du fonctionnement du CNC en particulier ?
Le cinéma est une industrie, comme toute industrie elle s’organise sur la standardisation de sa production. Tout est automatisé pour gagner du temps, il y a environ 200 films « Français » produits par an « en France » et destinés aux salles cinés, pas d’artistique dedans, faut aller vite et ne pas perdre de temps pour fournir les produits que l’on appelle « films ».
Alors comment cela se passe t-il quand on souhaite trouver un financement pour réaliser un film ?
Quand le CNC dit oui et finance, il faut savoir que la part de financement que l’on retrouve au départ dans le budget global d’un film est d’un montant minime qui oscille autour de 5 à 10 %, le reste vient d’ailleurs; Tv, banques spécialisés, divers. En réalité au départ du projet 90 à 95 % du budget sur un film est hors CNC sur le papier.
Le financement des films d’initiative française en 2011, sur un total de 1,13 milliard d’euros, Source CNC :
-Producteurs français: 25,1%
– SOFICA: 3%
– Aides du CNC: 7,7%
– Aides régionales: 1,7%
– Chaînes de télévision: 32,5%
– Distributeurs France: 4,6%
– Editeurs vidéo France: 1,4%
– Mandats étrangers: 7% –
-Apports étrangers: 10,5%
-Mandats groupés sur plusieurs supports: 6,6%
Alors quand un producteur veut lancer un film, si le CNC dit non, en réalité le budget se retrouve grevé de 5 à 10%. Or produire un film avec 90 % du budget cela ne pose aucun pb à aucun producteur. Donc le CNC n’est en réalité réellement indispensable à aucun budget et à aucun cinéaste lorsque l’on souhaite être indépendant. Avec ou sans CNC dans le plan de financement, dans l’absolu, on peut toujours produire son film si on décide de ne pas lâcher l’affaire.
Mais ce n’est pas si simple car le CNC ce n’est pas que cela.
Le cinéma est une industrie qui implique une standardisation du mode de production, comme toutes les industries ; Industrie = Standardisation.
Au final le mode de production étant l’automatisation des taches, la France via son industrie produit toujours et toujours le même film, elle change un peu les histoires et un peu les formes pour donner l’illusion de l’originalité, mais il s’agit toujours du même film. On a fini par appeler cela : le cinéma Français. Or le cinéma Français n’existe pas, le Cinéma tout court existe, mais le cinéma Français ça ne veut rien dire. Le terme cinéma Français est apparu pour désigner avec pudeur des films qui dans la réalité des faits ne sont plus pour la plupart que des Téléfilms dans la forme artistique qu’ils prennent.
CINEMA = ART
CINEMA FRANÇAIS = INDUSTRIE DU TELEFILM
Comprendre que le CNC est à l’origine de cette mutation en France depuis plus de 20 ans, le CNC est le responsable de cette mutation par la priorité absolue donnée au tout industriel standardisé.
Et voilà où l’on arrive :
Il y a dans ce pays des réalisateurs qui ne veulent pas standardiser leur travail, ces réalisateurs sont des artisans et veulent faire des films fabriqués « à la main » comme on dit. Sur mesures. C’est de là qu’il vient le cinéma. C’est cela le cinéma. Dans le monde il y en a des célèbres qui ont marqué l’histoire du cinéma, Kubrick, Lynch, Pialat, Fellini, Godard et j’en passe.
Mais il faut bien débuter…
En France il y a des réalisateurs qui débutent dans cette direction, qui veulent prendre cette voie.
Revenons donc en France et au CNC.
Ces artistes là, ces cinéastes artisans à l’esprit indépendant, en France, veulent faire des films d’artisan, avec l’amour du travail bien fait. Et le fait que le CNC leur dise non n’est pas un pb en soi, car cela grève leur budget de 5 % max, peut-être 10 %, et comme déjà écrit on peut sans peine tourner un film avec les 90 % du budget restant venant du privé hors CNC, d’autant plus que lorsque l’on débute il s’agit toujours de petits budgets, donc les financements sont moins complexes à trouver.
Mais voilà le pb : si un réalisateur indépendant demande l’aide du CNC ce n’est pas essentiellement pour obtenir un financement, en réalité il s’agit surtout d’obtenir le logo CNC qui va avec le financement, un logo qui pourra être mis sur toute la «paperasse administrative privée» qui accompagnera la production du film.
Pourquoi vouloir absolument le logo CNC sur son film si l’on accepte de se passer des aides financières qui vont avec ?
Vous allez comprendre.
En France quand le projet d’un réalisateur n’obtient pas le CNC tout le reste de la machine se grippe et toutes les portes se ferment. Même si un producteur, un distributeur ou un diffuseur aime le projet, le trouve viable, il dira non, car ne pas avoir le logo CNC sur le film leur fera perdre des aides d’état et de nombreux avantages quand le film sera en cours d’exploitation dans le système.
Et pourquoi les portes se ferment sur un projet s’il est viable ?
Parce que la raison d’exister de tout cet édifice repose sur ce point unique : s’il y’a la nécessité d’une pérennité industrielle, ce qui est légitime, en réalité sur le terrain le logo CNC n’est jamais un logo de validation à caractère artistique ou à caractère de rentabilité, en réalité sur le terrain le logo CNC est un logo de validation à caractère «social».
Qu’est-ce que cela signifie ?
Obtenir le logo CNC c’est obtenir la validation d’un système qui organise le partage des avantages financiers entres les éléments humains d’une caste précise, une sorte de Familia Supra Bobo Parisienne Oligarque, par ailleurs cette Familia Pro constitue les comités de lecture de ce même CNC. Et pour ce qu’est cette «Familia» le terme prégnant dans cet univers est : la cooptation. Si vous ne servez pas les intérêts de la Familia vous serez éjecté socialement, en traduction, vous serez simplement interdit de travail.
Comme l’a défini si bien un journaliste de Libération : être un des leurs, ce n’est ni un métier ni une aptitude, mais une rente. Etre dans la Familia c’est pouvoir jouir des privilèges de sa caste sans faire ses preuves.
Vous comprenez donc le fonctionnement ?
-Si le projet d’un réalisateur indépendant sert financièrement la Familia, il obtiendra le logo CNC, et le film pourra commencer à exister.
-Si le projet d’un réalisateur est trop indépendant cad qu’il sert insuffisamment les intérêts de la Familia, alors le logo CNC sera refusé pour des motifs «artistiques» par des comités de lecture (ces mêmes comités qui se constituent avec des membres de la Familia), et le projet verra toutes les portes se refermer sur lui, comprendre que doivent être empêchés les «réalisateurs et scénaristes» indépendants hors Familia de bénéficier du système France qui rémunère si bien les membres de la Familia.
A l’image de la société dans sa totalité (politique, administratif, journalistique etc…), nous sommes bien là en présence d’un système totalement verrouillé au profit financier d’une caste bourgeoise prioritaire princière; la Familia.
Et cette Famillia a pris en otage le système CNC.
>L’argent du système cinéma doit revenir à la Familia en priorité et pour la plus grosse part.
>Le fonctionnement du système est à caractère mafieux.
Certains écrivent que si un réalisateur a du talent ça se saurait. Oui, et ça se sait !! Mais si ce réalisateur est indépendant d’esprit et ne contribue pas suffisamment à l’enrichissement de la Familia alors le développement de son travail sera bloqué par l’absence du logo CNC et toutes les portes se refermeront, même celles privées qui à la base s’ouvriraient pour le faire travailler.
Ces réalisateurs que l’on discrédite pour une soit disant absence de talent, en réalité c’est leur indépendance que l’on sanctionne.
-Ils ne méritent pas d’aides publiques dit-on.
-Ils ne sont pas assez professionnels parait-il.
Mais en réalité ces cinéastes là ne veulent pas de l’argent du CNC, simplement ils constatent que le système qui s’organise autour du CNC, avec le CNC, est en réalité un système qui organise discrètement, de fait, leur interdiction de travail.
La réalité ici décrite est abjecte.
Il ne s’agit pas de désigner des génies maudits, ou des réalisateurs qui se plaignent de ne pas avoir des financements du CNC, non, il s’agit bien de dire qu’il y a des réalisateurs qui veulent faire des films d’artisan, des réalisateurs qui ont toutes les cartes en mains pour réussir un cinéma d’auteur, que ces réalisateurs veulent innover, inventer, car il y a des financiers qui voudraient participer au financement de leur travail, ce sont des réalisateurs qui peuvent faire des films et pas obligatoirement avec l’argent du CNC, des réalisateurs qui veulent avoir accès à des salles une fois leur film terminé, mais au final… ils sont interdits de travail dans le système tel que l’organise le CNC. En détournant l’argent de la subvention publique à son profit la Familia tue le talent en l’empêchant d’éclore.
Ici le talent est la victime collatérale de ce détournement organisé des deniers publics par la Famillia.
Il s’agit bien de dénoncer un système qui, de façon détournée et en sous marin, interdit de travail certaines personnes en France pour favoriser l’insertion des «membres d’une même famille» au simple motif que des salaires mirobolants se doivent de leur être alloués en priorité indépendamment de la valeur ajoutée que les membres de cette même Familia rendent en retour, Pole Emploi récupérant les «exclus politiques», cad ceux qui ont trop insisté dans la direction de l’indépendance.
Quand on discute avec certains réalisateurs qui ne demandent pas d’aides publiques et veulent juste bosser avec des financiers privés, quand ils constatent la situation, cad l’impasse liée à l’absence du logo CNC quand ce logo leur est refusé, il y en a qui disent ouvertement qu’ils ont l’impression de porter un étoile jaune à caractère social.
Quand un pays met en place un système vicieux qui interdit à certains de ses citoyens de travailler pour en favoriser d’autres, on appelle cela du fascisme, cela pourrait à terme relever de la Cour européenne des droits de l’homme.
Les buts affichés d’une utilité du CNC ne sont pas à remettre en cause, mais la réalité (d’un dévoiement) sur le terrain est tout autre, totalement immonde.
Ce qui est dénoncé ici ce n’est pas l’existence du CNC mais bien la main mise de certains sur cet organisme, et l’utilité qu’ils en ont.
Après avoir tourné en rond 20 ans, Maurice Pialat a réalisé son premier film à 43 ans. Aujourd’hui le même Pialat tournerait en rond jusqu’à la fin de ses jours, sans jamais réussir à tourner un seul film.
La France se satisfait-elle de ne soutenir essentiellement que des réalisateurs de téléfilms pour la représenter ?
Il y a un organisme parait-il formidable en France dévoué au cinéma qui se nomme CNC.
Alors où sont les cinéastes ?
Si Valérie Donzelli n’avait pas autoproduit son premier film La Reine des Pommes, jamais le système aurait financé son deuxième film La Guerre Est Déclarée.
C’est parce que Djinn Carrenard a autoproduit son premier film Donoma qu’il trouvera des financements dans le système pour son second film.
C’est bien à l’autoproduction que l’on doit l’émergence de la créativité cinématographique en France.
Pourquoi le CNC n’y prendrait-il par sa part de risque ? Risque qui n’en est pas un vu le budget minime d’une autoproduction et pour peu que l’on comprenne quelque chose au cinéma.
Il faut revoir le fonctionnement du CNC.
Sans pour autant casser la machine.
Des solutions il y en a.
C’est une affaire politique.
Des grincheux seront offusqués par notre façon de voir, ergoteront sur les chiffres pour nous faire oublier -soit qu’ils en croquent -soit qu’ils imaginent qu’un jour ils seront cooptés, mais la seule question qui vaille restera posée : Il y a un organisme parait-il formidable en France qui supervise l’industrie et qui est dévoué au cinéma qui se nomme CNC.
La France saturée de cinéma Français a désespérément besoin de Français qui font du cinéma.
Alors où sont les cinéastes ?
LA LISTE NOIRE
J'aimeJ'aime
@Lester et Olivier Rodriguez : Une taxe (TSA) est un impôt – indirect-, jugé moins équitable que l’impôt direct. Ceci dit, la TSA ne concernant que les spectateurs de cinéma, c’est un impôt qui ne devrait pas gêner outre mesure ceux qui se définissent comme « non usagers » pour justifier leur idéologie anti fiscaliste.
@JM : « Superman » est un objet non artistique, de consommation de masse que l’on taxe (via le TSA) afin d’aider à financer des projets plus artistiques ou, du moins, de sensibilité diverse, afin de contrer le projet hégémonique des États-Unis de contrôler idéologiquement le monde via son industrie du divertissement. Ce projet est contesté par beaucoup d’américains, soucieux de préserver la pluralité des esthétiques, (voir déclaration de Spielberg à Cannes), mais a cependant été récemment réaffirmé par B. Obama menaçant la France de « représailles massives » si « l’exception culturelle » était étendue aux nouvelles technologies. » (Ce que préconise le rapport Queyranne).
Superman est une fiction qui fait fantasmer le spectateur sur une surpuissance qu’il n’atteindra jamais, qui le calme de toute velléité d’action réelle, notamment dans le champ politique. Une fiction qui contribue à éloigner les citoyens de l’action politique.
Effectivement, la place de cinéma est bon marché dans nombre de salles indépendantes, municipales et associatives. Ce qui est trop bas, ce sont les salaires, et ce sont les montants des loyers, les assurances privées obligatoires, les abonnements téléphoniques, le prix de produits de biens manufacturés à obsolescence programmée, qui sont scandaleusement trop élevés ; c’est le chômage de masse, organisé par les grands groupes financiers qui ont tout intérêt à la paupérisation de l’Europe. Battez-vous pour cela plutôt que de taper sur les artistes.
CQFD
@Ba ba et @ JB : Je ne pense pas que JM « représente l’avis général de la moyenne française », et si vous voulez mon avis sur » le rapport entre le FN et le sujet », je parierais que JM et Kamelpresse sont des activistes FN (pas forcément encartés, ni même conscients de leur affiliation à l’idéologie fasciste mais séduits par elle), noyautant les forums de discussion afin de distiller leur haine de l’artiste, (qui va de paire avec celles de l’intellectuel et des élus républicains), sur laquelle tous les fascismes se sont toujours assis.
Soyons vigilants afin que les élections municipales ne soient pas un nouveau 2002, et puis contribuons, remettons le salariat, garantissant des cotisations sociales et donc une redistribution des richesses, dans les contrats liant les producteurs et les acteurs (contre le catastrophique usage des cachets a minima + bénéfices sur recettes qui appauvrit les caisses de prestation sociales, dans le cinéma comme dans les entreprises non artisitques d’ailleurs : un patron doit lui aussi cotiser, c’était le cas jusque dans les années 70), que le CNC fasse son travail de redistribution au lieu d’investir en bourse, que les patrons augmentent les salaires et que le prix des loyers baissent, nous pourrons allez au cinéma, au théâtre, au concert avec l’argent que nous aurons gagné.
et @ Sati : ne dressons pas les arts les uns contre les autres : le théâtre n’a vraiment pas besoin d’être montré du doigt car en ces temps de haine des artistes, il est encore plus honni que le cinéma. Les coupes budgétaires ont été et continuent d’être bien supérieures à ce que peut connaître le cinéma (30, 40, 50, 60% de baisse de subventions des CDN et scènes nationales). Si personne ne le sait, c’est peut-être aussi parce que les acteurs (au sens large) du théâtre public ont un sens du service public plus aigu que les acteurs (au sens large) du cinéma.
Monsieur Hazanavicius : Vous avez déclaré: » Le système est très opaque, il faut l’assainir […] réfléchir à une réforme de ces obligations ou à un contrôle plus serré de cet argent ». Vous avez souhaité « plus de transparence » : vous avez été entendu. La république a enquêté : les conclusions du rapport pointent le gâchis exposé par Olivier D.
Quand vous préconisiez « que tous ceux qui participent à la réalisation d’un film bénéficient de son succès », entendiez-vous un fonctionnement de type coopératif (égalitaire et redistributif ) ou de type actionnarial (échappant aux cotisations sociales et, en partie, à l’impôt via les niches fiscales) ?
J'aimeJ'aime